Augmentation de l’effectif par le recrutement de 94 collaborateurs
- Catégorie de projet : ressources humaines.
- Description et objectif du projet : recrutement de 94 nouveaux collaborateurs (juristes, économistes et dataminers) pour renforcer l’Administration générale de l’Inspection spéciale des impôts (AGISI). L’arrivée de ces nouveaux collaborateurs doit permettre, au cours de l’année de leur engagement, de générer une recette supplémentaire de 100 millions d’euros.
Ces nouveaux collaborateurs ont été répartis dans les différentes directions régionales.
Afin de traduire au mieux la réalité sur le terrain et la plus-value de ce recrutement, la présentation de ce projet se concentre sur une seule direction : la Direction régionale d’Anvers qui a accueilli 20 nouveaux collaborateurs.
- État d’avancement du projet : 95 %. Le 31 décembre 2015, 14 des 94 nouveaux collaborateurs n’avaient pas encore rejoint le SPF Finances en raison d’un préavis à prester auprès de leur précédent employeur.
- Partenaires internes et externes :
- en interne : Service d’encadrement Personnel et Organisation
- en externe : Selor pour la procédure de sélection.
- Groupes cibles impactés : Administration générale de l'Inspection spéciale des impôts et, par extension, les fraudeurs fiscaux.
- 1 chiffre phare : une estimation de 100 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires.
Pouvez-vous nous décrire la situation avant et après le projet ?
Jan Helsen : Avant le projet de recrutement, la Direction régionale d’Anvers était en sous-effectif. Le fonctionnement de certains services, dont les équipes de taxation, était en danger en raison d’un manque de personnel. Compte tenu de l’âge moyen élevé des collaborateurs, cette situation nous a paru alarmante. Trop peu de collaborateurs étaient disponibles pour pouvoir entamer de nouveaux projets. Nous avons constaté que les collaborateurs des Finances n’étaient pas intéressés de rejoindre l’AGISI par mobilité interne. Peut-être parce que l’AGISI dispose de moins de lieux d’affectation ou peut-être parce que la prime que nous percevions auparavant a été supprimée ou imposée et limitée dans le temps (à maximum 10 ans). La situation a peu évolué. Les postes à l’AGISI sont peut-être aussi moins populaires simplement parce qu’ils sont méconnus. Le recrutement de 20 nouveaux collaborateurs via Selor va déjà nous permettre de garantir le fonctionnement de la Direction régionale d’Anvers. L’arrivée des collaborateurs tombe à point nommé pour effectuer un transfert de connaissances senior-junior approfondi.
Quels sont les principaux facteurs de succès du projet ?
Jan Helsen : Les nouveaux collaborateurs doivent être bien accueillis. Nous entendons par là qu’ils doivent bénéficier des formations nécessaires afin de développer leurs connaissances techniques, à savoir, entre autres, des formations sur la collaboration internationale, les pratiques de blanchiment, les carrousels TVA, l’impôt des sociétés et la collaboration avec la justice. Ce sont des juristes, des économistes et des dataminers. Quelques-uns d’entre eux disposent déjà d’une expérience ou de connaissances en matière de fiscalité, mais, pour la plupart, ils sont pour la première fois confrontés à des questions de fiscalité. En plus des formations, il est nécessaire, selon moi, que nous leur donnions la possibilité de faire carrière au sein de l’AGISI. Ils doivent se sentir à l’aise dans leur travail. Nous devons donc tout mettre en œuvre pour les intégrer le plus rapidement possible au groupe, en gardant en tête cette nouvelle tendance du job-hopping1 sur le marché de l’emploi.
Quels sont les résultats attendus ?
Jan Helsen : Le but est que l’AGISI réalise une recette supplémentaire grâce aux nouveaux collaborateurs. On peut partir du principe que, après un certain temps, chaque nouveau collaborateur rapportera plus que ce qu’il ne coûte. La recette fiscale supplémentaire qu’ils doivent aider à réaliser, au cours de l’année de leur engagement, a été estimée à 100 millions d’euros (dont une grosse partie provient de la déclaration spontanée par les contribuables des revenus qu’ils n’ont pas déclarés dans les délais). Nous devons toutefois rester réalistes et bien nous rendre compte que les nouveaux collaborateurs ne seront pas productifs immédiatement, à l’exception de ceux qui disposent déjà de l’expérience et des connaissances nécessaires. Nous devons aussi tenir compte du fait qu’ils ont été recrutés sur une période s’étalant entre août et fin 2015, voire début 2016. Néanmoins, l’AGISI a quand même réussi à faire rentrer une grande partie des recettes estimées. Mais en tout cas, nous savons qu’il faudra attendre deux à trois ans avant qu’ils ne soient totalement « rentables » et n’atteignent le niveau de leurs collègues. Hormis ces déclarations spontanées par les contribuables, l’AGISI doit évidemment endiguer la fraude et intervenir en amont. Chaque année, l’AGISI découvre de nouveaux systèmes de fraude. Le seul moyen d’y faire face est de continuer à investir dans la formation continue des collaborateurs.
Quel est l’impact pour les partenaires et les citoyens ?
Jan Helsen : L’impact sur les partenaires (le ministère public, l’inspection sociale, les services fiscaux régionaux, etc.) et les citoyens se traduit par une perception plus juste des impôts. La lutte contre la fraude n’entraîne pas uniquement des recettes fiscales plus élevées. Elle sert également à décourager les constructions frauduleuses.
Quels sont les avantages à long terme pour l’organisation ?
Jan Helsen : À long terme, nous ferons en sorte que le fonctionnement de l’AGISI, ainsi que la lutte contre la fraude qui y est liée, soit garanti. Nous ne pouvons avoir de retard dans ce domaine par rapport à nos pays voisins. Nous avons des contacts réguliers avec les personnes en charge de la lutte contre la fraude dans nos pays voisins, et nous constatons que nous avons encore des choses à apprendre concernant l’utilisation des moyens et l’organisation. Heureusement, ce processus est réciproque. Ils apprennent également de nos méthodes. Chaque rencontre débouche toujours sur une situation win-win. Par ailleurs, chaque gouvernement accorde une grande importance dans ses priorités à la lutte contre la fraude en raison de la pression croissante imposée par les instances internationales (G8, G20, Organisation de coopération et de développement économiques, UE) dans le but de travailler à une lutte sérieuse contre la fraude. En outre, le flux de données qui doit être traité ne cesse d’augmenter. Il suffit de penser à l’échange de données financières et fiscales entre pays. C’est la raison pour laquelle il est important de maintenir le nombre de collaborateurs de l’AGISI à un niveau suffisant.
1 Job-hopping : tendance à changer régulièrement de travail et d'entreprise.